Le journal impersonnel d'un homme atypique chapitre 5

Ne se rends pas 

S’il y a une période qui à donner à mon tempérament plus de ténacité… C’est sans hésiter, de mon enfance à ma préadolescence… Les quartiers de Belfort… M’ont appris à assumer qui j’étais, dans tous les sens du terme… Ou en tout cas ce que je pensais être à ces époques… Un jeune qui ne sait que faire de ses racines… « Bâtard », pour les uns… « Mulâtre », pour d’autre… On dit qu’on est la conséquence du système… j’y crois, mais pas que… On est nuancés de traumas, de nos fiertés ainsi que par les influences positives ou négatives… dû à notre entourage… Mais quand n’est-il quand un enfant a le sentiment de faire sa propre éducation ?... Chez ma mère, j’avais la rue, dehors et à la maison… Chez mon père, j’ai compris la solitude et la mélancolie… Lorsque j’en ai eu marre de la mentalité banlieusard… au bout de trois ans de résistance… J’ai demandé à aller habiter chez mon père… habitant une commune plutôt paisible… La bonne nouvelle… J’y avais déjà des amis… La mauvaise nouvelle… Ils n’étaient pas dans la même école que moi…

L’école étant la majeure partie de la vie d’un enfant… Vos mieux que ça se passe bien… Sinon, ça peut être un véritable cauchemar à vivre… être un asocial en recherche de lien d’amitié, à l’inconvenance d’être accompagnée de la maladresse qui va de mèche… Se livrer sans filet, ou mentir à s’en travestir ? … Essayer l’équilibre entre les deux ? … Est-ce ça l’adolescence ? … Une crise existentielle intime… Entre honte et fausse-fierté que choisir ?

Moi… J’ai réussi à me donner une image… Mais une image qui ne plaisait pas… Je suis venu en baroudeur… Là, où les banlieusards sont discrédités… erreur… Mais les choses se sauront-elle passé si différemment, si j’avais été plus honnête dès le début ? … Par la suite, n’étant pas convainquant dans le rôle que je me suis donné… La vérité au grand jour… Je suis devenu un court moment… Pour certain, ce gamin perdu… Pour d’autre ironiquement une pauvre victime… Pour moi… J’étais un oiseau sans plume… à nue et terrifié…

Qu’est-ce que c’est moche un oiseau sans plume !... Voilà ce que je ressentais… Je me sentais moche et fragile, comme lui… Plus de fantasy, obligé de se contenter de soi-même, lorsqu’on ne s’estime pas… C’est un autre combat comparé à ceux que j’avais mené jusqu’à présent… c’est une bataille intérieure… Mais quand en plus on tombe amoureux… à l’âge de onze ans, la vie peut devenir très douloureuse.

Je me rappel de cet fille, comme-ci, je l’avais revue hier… Blonde comme les champs de blé, des yeux bleus comme un ciel d’été… Une peau blanche, qui bronze sans peine… Des traits pleins de douceur et de gentillesse… Cette jeune fille, est devenue ma première muse… Si j’avais été tout simplement moi à cet époque… Les choses auraient pu être totalement différentes… Seulement je mettais mis seul en difficulté… Colportant l’image de petit « mytho » … La tâche s’avérait plus délicate… En plus, j’étais novice en amour… Pas doué pour les relations sociales… L’abordé était une chose impensable … Puisque je n’arrivais déjà pas à l’approcher… Je l’avais placée sur un haut piédestal… Inaccessible pour moi… Je l’aurais approché… J’aurais tremblé de tout mon être… Alors…

Je lui mettais des poèmes dans son cartable… Je sais, je sais… C’est ringard… Mais je n’aurais pas mis ma main à couper que les mots que j’employais ne lui faisait pas plaisir… Même si on n’était pas du même monde ; contrairement à moi, elle était plutôt populaire… Il était pas rare qu’elle ne me m’adresse pas un beau sourire, lorsqu’elle me voyait la contempler à travers la classe… Chose que je me retenais à faire la majeure partie du temps… Car on était quand même à l’école… Seulement il m’arrivait de passé de long moment à scruter sa beauté, ses expressions… Et quand il lui arrivait de s’adresser à moi… J’en bégayais… Je me mettais une pression monstre devant cette fille…

Puis il y eut ce fameux voyage scolaire à Paris, une journée pénible, pour moi… On était parti le matin tôt et rentrions le soir… Au début, ma désirée était avec un garçon, que j’appréciais, j’avoue… Mais c’était bizarre… Je ne me suis jamais montré en tant que courtisan devant elle… Mais en admirateur… Du fait que je ne me croyais pas digne d’elle… Dans la journée, elle a changé de copain… Et sur le retour… J’étais déjà affublé de l’avoir vue changer si vite… Le pire fut quand des jeunes de ma classe qui ne m’appréciait pas… M’ont confronté à la vision d’une fleur fanée… Elle avait embrassé deux garçons devant moi… Juste pour les délires de l’effet de l’euphorique groupe… Et de me toucher au plus profond… ça a été chose faite… J’en suis venu aux mains avec celui que je détestais le plus et qui était à mon avis derrière tout ça… J’ai insulté la fille qui avait tant hanté mes pensées... Tout en lui lâchant de grosse vérité, qui l’a fit pleurer… Le contraste entre mes lettres et les mots que je lui ai lancé l’ont blessée… En même temps, elle m’avait guéri d’elle-même… Elle m’avait montré un visage que je ne connaissais pas d’elle et qui ne me semblait pas lui ressembler… L’a-t-elle ressentie ce jour-là ?... Je ne suis pas aller le vérifié… Les sentiments que j’éprouvais pour elle, s’étaient évaporés.

A cette instants, la belle émotion des « week-ends chez papa » me semblait très éloignés de ce que je vivais… J’avais imaginé la vie plus facile, ici… Mais c’était juste différent… Avant de venir habiter chez mon père, j’étais animé par les tendres souvenirs de soirée à refaire le monde, sur des balançoires, en regardant les étoiles avec ma belle voisine… Mais celle-ci étant plus jeune que moi… Nous ne nous croisions que rarement… J’avais un ami aussi, mais celui-ci n’allait pas à la même école que moi… Pis mon père n’ayant pas changé ses horaires de travail… Il m’arrivait d’être seul jusqu’à neuf heure du soir… Quand il ne travaillait pas de nuit… Du coup, la distance entre nous devenait de plus en plus ample… Et l’école, avec le général en chef que l’on avait pour maître… Je n’étais pas vraiment emballé… C’était ma deuxième cm2, alors je suis passé de justesse, mon âge ayant joué en ma faveur…

J’ai souvent joué de mon asthme dans ma jeune vie… Et pour éviter le collège, la solitude, et la morosité… L’hôpital c’est pas si mal… Pis j’avais déjà fait une cure pour l’asthme dans le passé, et même si la première fois, ça ne s’était pas très bien terminer, là… J’avais besoins de m’exilé…Et pour ça si je pouvais faire d’une pierre deux coups, j’allais pas hésiter… Quelques mois à l’hôpital et quelques crises d’asthme plus tard, j’étais repartit d’abord pour chez ma mère, où j’ai fini péniblement ma première année de 6^ème, puis pour Dieulefit…